Totalveau : un concept à évaluer
- Valérie Ouellet
- 26 mars 2012
- 3 min de lecture
Le réseau La Coop lançait en 1996 le Totalveau, un concept de ration complète, servi à volonté sans fourrage. La particularité du Totalveau vient du fait que la ration est composée uniquement de ce produit jusqu'à 5 mois ou 150 kg de poids vif, sans ajout de fourrage. À l’époque, nous étions en rareté de fourrages et les connaissances acquises avec le Totalac et le Transilac ont permis son utilisation. Par ce produit, nous fournissons tous les nutriments nécessaires au bon développement des génisses soit, l’énergie, la protéine, la fibre ainsi que les minéraux et vitamines. Encore aujourd’hui, il s’agit d’une façon d’alimenter les génisses qui comporte plusieurs avantages dont :
Alimenter des génisses de différentes grosseurs dans un même parc
Simplifier et accélérer le travail d’alimentation des veaux
Diminuer les besoins en foin sec
Produit uniforme
Performance des génisses
Les résultats des recherches effectuées par C.R.F (Cooperative Research Farm) nous ont permis de bien connaître les ingrédients spécifiques à utiliser dans la formulation afin d’obtenir une alimentation équilibrée. D’ailleurs, environ 75% des producteurs du Tennessee Farmers Cooperative utilisent le concept du
. De récentes études nous ont démontré l’efficacité du
sur le développement du rumen. Nous devons considérer chez les jeunes veaux que les paramètres du rumen ne permettent pas une digestion efficace d’un foin trop fibreux, qui réduirait le développement ruminal ainsi que la consommation. À l’inverse, les sources de fibres et d’hydrates de carbone hautement digestibles d’un bon foin améliorent l’évolution du rumen. Sachant que la récolte de foin qui correspond au besoin du système digestif d’un jeune veau représente un défi à chaque année, principalement à cause du climat, le
constitue une excellente source de fibre digestible et assure un apport constant, peu importe les conditions météorologique à l’été. Provenant d’une étude de Penn State University, la figure 1 montre un rumen d’un veau de 8 semaines d’âge nourri avec le concept
et la figure 2, celui d’un veau du même âge nourri de manière conventionnelle. Nous remarquons le développement beaucoup plus grand et plus mature, permettant une consommation supérieure. Pour les figures 3 et 4, nous remarquons la différence de vascularisation de la paroi du rumen. Dans la figure 3, nous avons la paroi du rumen d’un veau de 8 semaines au
et la figure 4, celui d’un veau de 8 semaines sur un programme standard. La raison pour laquelle la paroi du rumen nourrit au
est plus foncée est la présence beaucoup plus élevée de vaisseaux sanguins ayant pour effet d’avoir une meilleure efficacité d’absorption des nutriments.
Figure 1 - Rumen d’un veau de 8 semaines nourrit au Totalveau
Figure 2- Rumen d’un veau de 8 semaines nourrit de façon conventionnelle
Figure 3 - Paroi du rumen d’un veau nourri au Totalveau.
Figure 4 - Paroi du rumen d’un veau nourri de façon conventionnelle.
L’alimentation au
est relativement simple. Il est préférable de servir cet aliment en petite quantité en quelques repas les premiers jours, afin de stimuler la consommation et éviter que la génisse détériore le produit. Dès que le veau consomme bien le
, celui-ci doit alors en servir à volonté, et ce, jusqu’à l’âge de 5 mois ou 150 kg. À partir de cet âge, limitez la quantité à 4 kg, introduire le foin et transférer à la ration suivante vers 6 mois. Pour ce qui est du coût de ce programme, il faut calculer entre 7 à 10 $ de plus par génisse pour la période de 0 à 6 mois. L’utilisation de ce concept ne remplace pas un bon environnement ainsi qu’une bonne régie. Le succès de ce programme repose sur des soins de qualités et une régie du colostrum adéquate, accompagnés d’une hygiène des surfaces d’alimentation appropriée. L’important lorsqu’on soigne au
est de ne jamais en manquer dans la mangeoire et d’avoir de l’eau en quantité et en qualité. Pour ceux recherchant une réduction de main-d’œuvre tout en respectant les hauts standards de performances et de développement, le
représente une alternative dans la gestion des entreprises laitières.
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